Par Gwenaëlle Natter
En cette année historique où les jeux olympiques et paralympiques auront lieu en France, on aurait pu s’attendre à un budget à la hauteur des ambitions annoncées, mais il n’en est rien !
S’agissant des crédits directement liés à l’organisation des jeux, les investissements relatifs aux équipements sportifs sont maîtrisés et les dépenses prévues pour faire gagner les sportif·ves et récompenser les médaillé·es sont en légère augmentation, ce qui semble légitime.
En revanche, les moyens dédiés aux politiques publiques Jeunesse et Sports sont dans la lignée des années précédentes : les budgets ne diminuent pas, mais la majorité des crédits est transférée à des agences (agence nationale du sport, agence du service civique) ou est utilisée pour gérer des dispositifs qui ne relèvent pas du cœur de métier des agent·es J&S (pass’sport, 2 heures de sport en + au collège, service national universel).
S’agissant des effectifs, des recrutements sont prévus mais uniquement pour assurer des missions de contrôle et/ou de sécurisation des pratiques, et principalement dans le domaine « jeunesse », tandis que le nombre de professeur·es de sport restera stable. D’ailleurs, ces moyens supplémentaires n’apparaissent pas sur le budget du ministère chargé des sports et les 189 ETP (équivalents temps pleins) annoncés font partie des 560 ETP prévus pour le ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse. Il en est de même concernant la revalorisation des carrières des personnels J&S (transposition des mesures « socle » des enseignant·es aux personnels techniques et pédagogiques J&S) qui n’est même pas indiquée dans les dossiers de presse des ministères chargés de la jeunesse et des sports.
Quant aux moyens prévus au titre de la grande cause nationale pour le sport (10.5 M€), la moitié des crédits servira à financer des campagnes de communication !
Pour le SNEP-FSU, le compte n’y est pas ! C’est une tout autre répartition des moyens qui est nécessaire pour garantir à Jeunesse et Sports un avenir en tant que ministère(s) d’intervention accompagnant le développement du mouvement sportif et des acteurs·trices de l’Éducation Populaire, comme il l’a toujours fait…