Le contexte international n’a pas fondamentalement changé depuis le CDNE. La guerre en Ukraine perdure et n’est pas près de s’arrêter avec une intensification des frappes suite à l’explosion du pont de Crimée qui permettait à la Russie notamment d’acheminer des armes. Des milliers d’hommes fuient la Russie pour ne pas être mobilisés. Cette guerre est entrée dans notre quotidien, et Poutine tient le monde en haleine par sa décision ou non d’utiliser l’arme nucléaire. En attendant celle-ci coute la vie à des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants et il faudra du temps pour tout reconstruire. Quelle perspective de paix, quelles solutions de sortie de guerre ? Plus personne aujourd’hui n’a l’air d’y prêter attention. Nous observons plutôt un renforcement de l’aide militaire à destination de l’Ukraine, comme, par exemple, la formation militaire pour 2500 hommes ukrainiens proposés par la France.
Cette violence quotidienne, d’autres pays la subissent depuis des décennies en Afrique, en Syrie, en Palestine. De nombreux regains de tension se sont déroulés sur les territoires palestiniens et de nombreux jeunes palestiniens ont été tués. Des détenus dont Salah Hamouri avocat franco-palestinien emblématique de la cause palestinienne contre la détention administrative ont réalisé une grève de la faim pendant une quinzaine de jours. Actuellement ce sont plus de 800 prisonniers détenus administrativement. Les violences continuent, sans aucune réaction des différents états prêts à s’émouvoir pour les mêmes situations dans d’autres pays.
Conflits, Persécutions, Coup d’état sont des réalités éloignées de notre quotidien mais qui pour certaines d’entre elles impactent notre société et qui risquent de s’accentuer au regard des nombreux dérèglements climatiques.
Alors que nous discuterons du QATAR demain, et que l’actualité climatique aurait pu nous laisser penser que concernant la transition écologique le monde commençait vaguement à prendre conscience des enjeux, le déroulement des jeux d’hiver d’Asie vient d’être attribué à l’Arabie Saoudite : Pays désertique où Pistes de ski et lac seront créés de manière artificielle. Ces jeux représentent déjà un scandale écologique . Mais cette attribution vient percuter celle de la coupe du monde du QATAR, l’Arabie est une monarchie qui bafoue les droits humains. Pays où la peine de mort est appliquée, pour exemple 65 personnes exécutées en 2021 cela équivaut au nombre de personnes exécutées en Chine ou en Iran avec la différence de population et où il semblerait que 3 personnes s’opposant à l’expulsion de leur tribu pour la construction de la ville de Neom, ville futuriste et luxueuse, pensée sans grand souci de la transition écologique, qui nécessite la réquisition de territoires habités, viennent d’être condamnés à mort. Vu ce qu’elle représente celle-ci se fait aussi au détriment de valeurs d’un sport humaniste et émancipateur. Sur la coupe du monde au QATAR peu de voix se sont élevées en 2010 au moment où celle-ci a été attribuée, pour l’Arabie Saoudite, c’est maintenant qu’il faut réagir nos gouvernants doivent interpeller les responsables qui feignent d’ignorer aujourd’hui le scandale écologique que cela représente.
Mais cette attribution questionne aussi sur l’indulgence qui est faite à ces pays où les femmes sont privées de droits et de libertés, combien sont-ils ? Il y a les pays où l’extrême droite ou les conservateurs (sous la pression aussi de lobbyistes religieux) arrivent au pouvoir et se saisissent tout de suite du droit à l’avortement, pourquoi en France le Sénat refuse-t-il l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution qui permettrait un ancrage plus affirmé et un retour en arrière plus difficile. Et puis il y a ces pays où les religieux sont au pouvoir et où de fait les femmes sont rendues invisibles et maltraitées.
Le mouvement déclenché en Iran par les jeunes femmes suite à la mort de Masha Amani et réprimé dans le sang, plus d’une centaine de morts dont une trentaine d’ enfants et de nombreuses jeunes femmes, nous interpelle et met en exergue les privations de droits et libertés subies par les femmes depuis des milliers d’années à travers les religions mais aussi dans de nombreuses sociétés. L’Iran a connu des révolutions culturelles mais pas de révolutions féministes hormis quelques mouvements comme en 2009 « mercredi blanc », alors que depuis la mise en place de la République islamiste en 1979, les droits des femmes sont bafoués. Ce mouvement qui s’est étendu à toute la jeunesse dans les collèges ; les lycées et devrait venir nourrir nos discussions. Il est aussi le résultat de la mondialisation de meetoo et des réseaux sociaux qui facilitent, lorsqu’ils ne sont pas interdits, la transmission d’informations. La Révolution des femmes en Iran est une lutte pour leurs conditions en tant que femmes, mais aussi pour les droits de toutes et tous dans ce pays dictatorial, c’est ainsi que de nombreux hommes ont rejoint le mouvement. Les pratiques de domination doivent cesser et les femmes iraniennes par leur courage doivent pouvoir être prises en exemple. Pourquoi ce silence autour de cette Révolution ? Où sont les condamnations des états européens de la répression menée (la dernière en Iran avait fait plus de 1500 morts en 2019 et était contre la hausse des prix du carburant)
Dans le monde aujourd’hui de nombreux mouvements s’élèvent pour le droit des femmes mais aussi finalement pour les droits des salariés, contre tout type de domination permis depuis trop longtemps et surtout renforcé par toutes les politiques libérales. Qui dirige le monde : majoritairement les hommes riches !
Depuis plusieurs semaines maintenant les raffineries sont bloquées entrainant des pénuries dans les stations essence Les salariés sont en grève pour de meilleurs salaires. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les rémunérations de ces salariés bien supérieures à la moyenne et qui empêchent par leur blocage d’autres citoyens de pouvoir se ravitailler en essence et pouvoir aller travailler. Mais d’une part les informations transmises par l’intermédiaire de nombreux médias sont erronées et d’autre part, parle-t-on de leurs conditions de travail 3/8 exposition à des substances dangereuses… La question des salaires est une question centrale dans notre pays à l’heure où de nombreuses grosses entreprises font des milliards de bénéfices et engraissent leurs actionnaires, la question de la répartition des richesses, de la taxation des supers profits doit être d’actualité et nous avons le devoir partout où nous le pouvons de rétablir la vérité et de recentrer la colère des classes populaires et moyennes vers les plus riches qui continuent d’accumuler. Pour le patron de Total c’est une augmentation de 50% de son salaire ce sont donc 500000 euros par mois que ce patron encaisse (j’ai bien compris que c’était un juste rattrapage après la crise COVID) l’entreprise a fait plus de 19 milliards de bénéfices au premier trimestre 2022, 3 milliards sont partis aux actionnaires et les médias orientent la colère des citoyens vers les salariés qui toucheraient 5000 euros. Stratégie développée depuis plusieurs années par la Macronie pour détourner la colère et qui fait le jeu du front national et alimente la haine.
La réquisition prononcée par la première ministre en fin de semaine dernière n’aura eu pour effet que de renforcer la colère existante. Même si les réquisitions concernant les salariés des raffineries a toujours été de mise dans les mouvements sociaux, malgré l’atteinte évidente au droit de grève (93, 95, 2000, 2003, 2010, 2019 y ayant échappé c’est la crise COVID qui y a mis fin) celle-ci aura réussi à déclencher en 2 jours une mobilisation interprofessionnelle mardi 18. Cette mobilisation qui fait aussi suite aux mobilisations du 29 septembre pour les salaires et les conditions de travail s’inscrit dans un ras le bol généralisé : salaires qui stagnent, pensions, inflation cout de l’énergie. La mobilisation interpro du 18 est une réussite au regard du peu de temps qu’il y a eu pour la construire, 300000 manifestants annoncés par les organisateurs dans toute la France. Deux jours avant ce sont 140000 manifestants annoncés par les organisateurs qui se sont retrouvés à Paris pour dénoncer la vie chère et l’urgence climatique. La construction de la marche du 16 octobre aura opposé des mouvements avec des finalités convergentes et n’aura pas fondamentalement aidé à la construction d’un rapport de force essentiel dans cette période. Les organisations syndicales comme les partis politiques ou les associations ont un rôle important à jouer dans les semaines à venir, mais pour parvenir à jouer collectivement il est nécessaire que chacun respecte le périmètre de l’autre et que les initiatives soient prises de manière co construites. Le mouvement syndical commencé le 29 septembre puis le mouvement déclenché par les salariés des raffineries, doivent se poursuivre avec l’objectif de construire un rapport de force majoritaire partout. Le gouvernement est passé en force depuis 5 ans, la nouvelle composition de l’Assemblée nationale doit pouvoir être un point d’appui pour porter nos revendications syndicales. Et la FSU doit s’emparer des revendications qui sont les nôtres pour pouvoir élargir le mouvement le plus massivement possible.
Nous avons analysé que les politiques libérales menées depuis de nombreuses années ne faisaient que renforcer le vote de l’extrême droite, les médias ont eux aussi une lourde responsabilité par leur manipulation de l’information (les salaires des salariés de total en sont un exemple flagrant). Les 40 années de politiques de plus en plus libérales qui ont pour conséquences de renforcer chaque année les inégalités ont permis au RN de disposer de 89 députés à l’Assemblée nationale. Ces mêmes élus qui jouent sur le côté populaire ont voté contre l’augmentation du SMIC, contre le rétablissement de l’ISF. La gauche a en partie perdu son côté populaire. Il y a là un travail de fond à mener pour que cet électorat soit reconquis par la gauche et nous avons le devoir de médiatiser les votes de l’extrême droite à l’Assemblée, ainsi que ce qui se passe dans les villes où le RN est élu : arrêt de subventions aux associations, locaux réquisitionnés, journaux contrôlés. La banalisation de l’extrême droite est dangereuse et le pouvoir en place le cautionne en s’alliant avec eux ou en les nommant par exemple président de commission. La dernière en date est la nomination à la tête de la commission éducation prioritaire du monsieur éducation du Rassemblement national Roger Chudeau ex IG et ex conseiller de De Robien et Fillon. Cela en dit long sur ce que la Macronie cautionne et pense ! Sur ce sujet et sur d’autres nous sommes interrogés sur notre stratégie. Aujourd’hui la gauche est interrogée et partagée sur : faut-il ou non voter une possible motion de censure déposée par le RN ? Décision prise depuis. Les élus sont des élus de la République mais jusqu’où doit-on accepter de travailler « avec eux », c’est-à-dire dans les mêmes espaces, sans craindre une étape de plus dans la banalisation.
Les actes violents de l’extrême droite se font dans un silence assourdissant des médias : à Stains des individus masqués ont envahi la cour de la mairie en proférant des injures racistes. Cette intrusion fait suite à une campagne d’injures racistes sur les réseaux sociaux visant le maire et la municipalité. Ces derniers jours se déroule le procès des 22 membres de l’ex-groupuscule de génération identitaire qui ont attaqué les locaux de l’ONG SOS méditerranée et longtemps défendus par le RN.
Lorsque l’on parle de ce qui fait le lit du rassemblement national, tout vient à point avec le rapport produit sur l’augmentation au mois de septembre des incidents dans les établissements dus à des faits religieux. Notons cette correspondance étrange entre la sortie de ce rapport et l’assassinat de Samuel Paty. Ne nous leurrons pas nous savons à quel point tout ceci est utilisé dans un contexte nauséabond pour détourner l’attention et renforcer certaines idées : la laïcité n’est plus respectée il faudrait remettre au gout du jour la loi de 2004 ? Souvenons-nous que Blanquer a osé sortir en 2021 en pleine crise COVID une enquête sur les faux certificats pour la pratique de la natation, avec une orientation très prononcée sur le ciblage de la religion musulmane. Mais aussi et surtout, sans nier l’existence de ces faits et le fait qu’il faille y remédier, 313 incidents ce sont 10 incidents par jours pour plus de 12millions d’élèves ce qui amène à un chiffre en dessous de 7 zéros après la virgule/élève ou alors 0,00017 par établissement et par jour, c’est déjà trop certes, et nous devons veiller à ne pas les banaliser et y apporter des solutions pérennes, mais cela sert surtout l’argumentaire de l’extrême droite, d’autant plus que rien n’est dit sur la religion d’appartenance ! En EPS nous avons notre rôle à jouer et le SNEP doit s’exprimer sur ces sujets compliqués.
Le ministère a de quoi faire et doit vouloir sans aucun doute nous détourner de certains chiffres. Sans vouloir faire de comparaison hâtive sur la nécessaire revalorisation des enseignants et sur les écarts potentiellement existants, une annexe du PLF permet d’estimer que chacun des 15 membres du cabinet de Pap Ndiaye gagne environ plus de 10000 euros bruts par mois, un des cabinets les mieux payés, pour eux pas de crise d’attractivité c’est sûr ! Et les députés viennent de voter une augmentation de 250 euros pour faire face à l’inflation…les augmentations seraient bonnes pour certain.es mais pas pour d’autres.
Observons de plus près ce qui va se dérouler. L’ouverture du cycle concernant les négociations salariales a débuté le 3 octobre. Après 6 mois de flou persistant sur la question des 10% de revalorisation pour tou.tes et les 20% du Pacte, nous commençons vaguement à y voir plus clair, surtout lorsque Pap Ndiaye affirme que dans les missions du pacte il pourra y avoir la surveillance des récréations ou de la pause méridienne. D’une part à force d’interroger, le ministère avait fini par lâcher quelques informations et d’autre part la réunion d’ouverture a permis quelques éclaircissements sur certains personnels, mais nous ne savons toujours rien de la part indiciaire ou indemnitaire que cette revalorisation prendra. Nous savons dorénavant que le ministère n’a pas l’intention de revaloriser les fonctionnaires stagiaires, mais qu’avec la pression il est prêt à regarder les milieux de carrière voire les fins de carrière. Pour le SNEP nous continuerons de défendre une revalorisation immédiate de tous les personnels qui rattrape dans un premier temps les 10% de perte de PA depuis 2017. Nous serons vigilants ce que la part la plus importante soit indiciaire et à ce que la carrière continue de respecter les principes actés lors de PPCR. L’objectif étant maintenant de pouvoir élargir l’accès à la classe exceptionnelle. La réunion d’hier n’aura pas apporter beaucoup plus d’éléments, nous sommes sur une phase de partage des constats. Les dernières notes de la DEPP à ce sujet ne sont pas inintéressantes. Le temps de travail estimé des enseignants est supérieur aux cadres A de la FPE et est estimé à 43 heures (valeur médiane) et que les enseignants sont globalement moins satisfaits de leur travail que dans la population générale. Nous sommes par contre en désaccord avec le ministère sur ce qui doit être pris en compte sur la rémunération nette de base des enseignants, qui intègre des primes.
Nous ne pouvons qu’approuver le passage au-dessus de 2000 euros pour les débuts de carrière mais comment dans le contexte actuel de réforme des retraites ne pas penser à la revalorisation des fins de carrière mais aussi aux conséquences de cet allongement de la carrière et au recul de l’âge légal de départ à la retraite pour les professeurs d’EPS qui sont les plus touchés chez les enseignants par des troubles musculo squelettiques et des accidents de service, l’usure professionnelle n’est pas un vain mot. .
L’un des arguments premiers qui justifiait, pour le gouvernement, le projet de réforme par points était l’encadrement de la part du PIB consacré au versement des pensions. Celui-ci ne devait pas dépasser 14%. Or si ce taux a bien augmenté en 2020 (Crise covid), dès cette année les dépenses devraient baisser à 13,7% et d’ici 2070 elles varieraient de 11,3 à 13 % du PIB (rapport du COR). La baisse de la part des pensions dans le PIB n’est donc plus suffisante aux yeux du gouvernement ! Il y a bien une volonté de diminuer encore plus les dépenses publiques. Le déficit avancé du système de retraite est dû avant tout au refus catégorique et répétitif, d’en accroître les ressources.
Les nouvelles mesures envisagées pour la réforme des retraites ne vont faire que renforcer les inégalités entre les populations précaires et les plus riches.
Le SNEP et la FSU qui participent actuellement aux discussions réaffirment leur absolue opposition, comme une majorité de la population, à tout report de l’âge légal de départ à la retraite et à une augmentation de la durée de cotisation
Ainsi, encore une fois le PLF 2023 ne laisse que peu de doutes sur l’orientation politique et sur les incidences que celui-ci risque d’avoir. Ce sont des choix qui sont réalisés notamment avec un axe majeur celui de l’affaiblissement des services publics. Ces projets ne répondent pas aux enjeux sociaux (dont Education- formation/Santé/ Recherche/ Jeunesse …), à la réduction des inégalités et à la nécessité de bifurcation écologique. Les services publics et leurs personnels vont continuer à « souffrir » ainsi que les citoyens/usagers. L’augmentation de la dépense publique est nettement en dessous de ce que représente l’inflation. La baisse des impôts équivalente à 50 milliards d’euros sous le précédent quinquennat est une baisse de recettes importantes pour l’état et se fait au détriment des classes moyennes et populaires par une double peine. Ceux qui bénéficient le plus des baisses d’impôts sont les classes favorisées et ceux qui pâtissent le plus du manque d’investissements dans les services publics sont les classes populaires et moyennes (suppression ISF et taxe habitation/instauration de la Flat taxe, bascule du CICE, diminution continuelle de l’impôt sur les sociétés)
Les impôts sont nécessaires pour le financement des services publics, c’est une meilleure répartition des richesses dont nous avons besoin. Selon une estimation d’Attac Si une taxe sur les superprofits voyait le jour, elle rapporterait plus de 10 Mds de recettes.
La semaine dernière a quand même été voté un projet de taxation sur le reversement des dividendes aux actionnaires à 35% contre l’avis du parti majoritaire. 19 voix de macronistes l’ont quand même voté. Cet amendement n’est pas retenu dans la loi finale suite à l’utilisation du 49.3 mais il permet de mesurer les éléments discordants et sur lesquels il faut avancer.
Tout ceci sans oublier que la fraude fiscale est estimée entre 80 à 100 Mds environ si nous avions des doutes sur les possibilités d’alimenter les services publics, ils sont levés.
L’affichage d’un solde positif de 2000 ETPT (équivalent temps plein travaillé) à l’EN n’est en réalité qu’un jeu de dupes car ce sont 2000 postes d’enseignants dont moins 500 postes dans le second degré qui sont supprimés quand parallèlement il y a une augmentation de + 4000 contractuels.
Enfin pour finir sur le PLF 2023, car nous serons obligatoirement impactés, les dotations globales de fonctionnement pour les collectivités territoriales (CT) sont largement en deçà des besoins notamment pour faire face à l’inflation. Nous l’avons observé de nombreuses collectivités, celles où les dépenses dues à la nature du territoire socialement défavorisé sont importantes, ont déjà dit qu’elles ne pourraient pas payer l’ensemble des dépenses énergétiques. Ainsi les écoles, les équipements sportifs et culturels seront impactés. L’association des maires de France a déjà dit son inquiétude.
La crise énergétique a été renforcée par la guerre en Ukraine mais le premier élément à considérer est bien la libéralisation du cout de l’énergie réalisée suite à plusieurs lois consécutives dont la loi de la nouvelle organisation du marché de l’énergie de 2010. Le bouclier tarifaire n’est qu’une faible rustine et n’est même pas appliquée aux collectivités territoriales qui payent plein pot le kilowattheure. Pour certaines CT ce sont 400% d’augmentation du budget énergie. L’énergie doit avant tout sortir du marché et être reconnu bien de première nécessité c’est de l’urgence sociale.
Mais en attendant l’école et les équipements sportifs vont être touchés de plein fouet. Après l’annonce de la fermeture de l’université de Strasbourg 15 jours de plus au moment des vacances d’Hiver, Dans les Hauts de France Xavier Bertrand annonce que les cours du samedi matin voire du vendredi après-midi seront annulés en présentiel pour faire des économies et reportés le mercredi après-midi et en visio. Ce n’est pas acceptable l’éducation de nos jeunes ne doit pas payerle cout de cette crise. D’autres solutions doivent être trouvées. l’Etat doit aider immédiatement les CT mais surtout il doit s’engager dans un plan d’investissement massif que ce soit sur le bâti scolaire ou les installations sportives qui sont de véritables passoires thermiques. 85% des équipements sportifs datent d’avant 2005, leur moyenne au niveau de la réglementation thermique est celle de 1988 bien loin de celle d’aujourd’hui, sans parler des piscines dont 2/3 datent d’avant 95. Les changements climatiques, les dangers pour la planète connus de toutes et tous doivent faire l’objet de toutes les attentions.
Pourra-t-on se contenter longtemps de rustines ? Investir beaucoup maintenant coutera moins cher que de ne rien faire.
Pour nos élèves et pour nos conditions de travail, par respect pour notre métier des solutions autre que la baisse des températures dans les gymnases et les piscines doivent être trouvées car elles auront des impacts négatifs sur les apprentissages en EPS. Pour les collectivités les équipements sportifs représentent 24% des consommations d’énergie d’une commune et 53% pour les interco, le système D ne pourra pas tenir longtemps. Il faut réfléchir sur le long terme.
Aujourd’hui nous ne pouvons plus avoir de doutes sur les orientations d’E. Macron pour l’école. L’ouverture du financement au privé dès l’école maternelle rendu possible avec la loi Blanquer inquiétante à l’époque prend tout son sens avec l’ensemble des réformes qui se sont mises en place ou les projets de réforme à venir lycées, parcours, sup, LP et collège. Le bilan paru cette dernière semaine sur l’indice de position sociale de l’ensemble des établissements que le ministère a été obligé de publier rend bien compte de la réalité. Les réformes accentuent la reproduction sociale mais les établissements privés continuent de prospérer sans aucune des contraintes appliquées au public, et cela se fait au détriment des élèves du public en particulier les élèves les plus défavorisés. Pour exemple à Paris depuis 2 ans la réforme de l’affectation en seconde a modifié les publics accueillis dans les établissements mais il n’en reste pas moins que 40% des élèves lycéens sont scolarisés dans le privé ! La question du financement et des contraintes à imposer au privé doivent être reposées à l’heure où les réformes sur l’autonomie des établissements, la dérèglementation du cadre national, la formation des enseignants sont des outils visant à mettre à mal l’école publique. Notre ministre est attaché à l’égalité des chances, nous sommes attachés à l’égalité des droits et à la réduction des inégalités. L’ensemble des réformes menées ne va pas dans ce sens !
Sans redévelopper ce qui a été présenté au CDNE l’exemple du projet de réforme de la voie pro illustre toutes les dérives : éclatement du cadre national des horaires et discussions locales, concurrence entre disciplines, baisse du temps passé à l’école facteur de réduction des inégalités, augmentation de la main d’œuvre à bas cout à travers l’augmentation de l’apprentissage, bifurcation de certains enseignements à craindre y compris pour l’EPS …. C’est une assignation à résidence pour les élèves de la voie professionnelle. Sur la baisse des qualifications, nous pourrions presque faire un parallèle avec la réforme de la police judiciaire qui provoque aujourd’hui la colère à l’intérieur même de la police. La baisse du niveau de qualification est un outil important pour pouvoir assurer un système de reproduction des inégalités et de domination des sachants et des plus riches. Dans l’éducation comme ailleurs la culture commune et l’accès à un certain niveau de qualification doivent être portées de manière forte, la réussite de toutes et tous reste notre boussole. La mobilisation du 18 coté voie pro est une réussite, même si les répercussions sont un peu rendues invisibles par la mobilisation inter pro, la couverture médiatique est non négligeable et il nous continuer partout d’alerter. Coïncidence ou non sur 29 LP à Paris, ce sont 7 LP qui devraient fermer à la rentrée 2023…. Quelle belle entrée en matière !
Sur le dispositif 2 heures de sport en plus au collège, nous avons quelques remontées ici ou là qui montrent que l’inquiétude les gagne sur la mise en place. A Rennes ils proposent une IMP pour la coordination. Les personnels des DRAJES ont reçu des messages très pressurisant pour qu’ils s’emparent de ce dispositif. La semaine de l’EPS sera l’occasion de rappeler notre revendication des 4 heures obligatoires pour toutes et tous, seul dispositif à même de répondre aux différents enjeux.
Nous sommes à la veille des premières élections professionnelles depuis la mise en place de la loi TFP. Nous avons été fortement attaqués (encore hier sur les LDG) et nombre de nos collègues sont désabusés par les mesures prises sous le précédent quinquennat. Le droit de grève est de plus remis en cause ces derniers jours dans les médias.
Quelle appréciation du contexte ?
Quelles perspectives pour une nouvelle mobilisation ?
Comment continuer de faire reconnaître le rôle essentiel de nos organisations syndicales à la veille des élections professionnelles ?