S’indigner, résister, oui mais comment ?

Ces jours derniers « nous refaisions le monde avec un ami » Il y a de quoi faire et on n’a pas fini…

Mon ami me dit « nous vivons le Germinal des temps modernes » : le pétrole a remplacé le charbon. Les services publics, richesse de ceux qui n’ont pas et de l’ensemble des citoyen·nes, sont détruits par des choix politiques (l’hôpital, l’école…) et des fonctionnaires zélé·es, carriéristes ou en phase idéologique sur toute la chaîne décisionnelle. Des écarts de richesse qui s’amplifient avec de grandes sociétés qui ne paient pas les impôts dans les pays où elles réalisent leurs bénéfices parfois exorbitants, qu’elles redistribuent en dividendes aux actionnaires ! La réforme de la voie professionnelle qui veut déséquilibrer l’enseignement professionnel en appauvrissant l’enseignement général.

Former des citoyen·nes émancipé·es capables d’analyse et de libre arbitre en toutes circonstances n’est pas la boussole de la Macronie. Nous pourrions encore vous en égrener, mais là n’est pas notre.

Face à ce constat traduisant notre indignation de l’instant, que faire ? Résister me conseille mon ami ! Oui, résistons toutes et tous ensemble, collectivement, uni·es. Oui mais comment ? Et là me revient cette phrase de Camus « Les gouvernements, par définition, n’ont pas de conscience ». Elle figure en 4ème de couverture de Stéphane Hessel « INDIGNEZ VOUS ». Elle parait extravagante mais si juste.

Alors nous vous invitons à résister ! Chacun·e, à notre niveau, construisons des rapports de force pour gagner des batailles. Au cœur du métier il y a de quoi s’affirmer, gardons notre esprit critique face à des injonctions fussent-elles institutionnelles (liées aux programmes par exemple).

Appuyons-nous sur notre professionnalité pour afficher nos convictions pédagogiques, didactiques pour développer un service public de qualité et une EPS au service des élèves et étudiant·es.

Un inspecteur du ministère a dit. « Vous n’avez rien dit pour défendre l’enseignement général au lycée professionnel. Ce sont les enfants des autres ». Nous pourrions rajouter : car ce sont les enfants des pauvres…

Dans notre secteur de l’EPS au ministère de l’Agriculture, un « chantier » nous mobilise : le rétablissement d’un concours EPS au sein du ministère. 22 postes de titulaires temps plein sont restés vacants à l’issue de la mobilité du printemps 2022. C’est une question cruciale pour les collègues contractuel·les mais aussi pour le bon fonctionnement des équipes pédagogiques. C’est pourquoi nous avons demandé une entrevue avec le SNETAP-FSU auprès de la DGER.

D’autre part, nous vous invitons à oublier nos égos et intérêts particuliers pour résister aux sirènes du « new management public » qui cherche à nous mettre en concurrence en attisant le concept de mérite : un accès à la Hors-Classe par-ci, un autre à la Classe Exceptionnelle par-là, car enfin, qui parmi nous peut se prévaloir plus méritant·e que sa·son collègue au sein d’une véritable équipe pédagogique.

SEUL·E on va plus vite, ENSEMBLE on va plus loin ! Allez vite voir la réforme des retraites, c’est bien cela qui guide nos gouvernants, par idéologie ultralibérale, par intérêt électoral et personnel, de classe etc. Gouverner c’est prévoir et n’est pas compatible avec une course de vitesse, gouverner avec sérieux est une affaire de marathon, d’endurance. Machiavel observait : « Gouverner, c’est faire croire » et Jean Giono était encore plus radical : « Quand on est chef du gouvernement on ne peut pas dire la vérité ; on ne la dit jamais. Gouverner c’est mentir ».

Nos engagements militants ont confirmé trop souvent l’exactitude de ces analyses. Notre boussole au sein du secteur agri du SNEP-FSU est toujours orientée dans la direction suivante : l’intérêt personnel ne sert jamais l’intérêt général mais l’intérêt général sert toujours l’intérêt personnel !

Pour conclure, citons Lucie Aubrac « Résister est un verbe qui se conjugue au présent » et nous vous invitons à créer ensemble notre chemin de résistance !

Thierry Raynal & Jo Boulc’h, pour le collectif SNEP Agriculture

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