Cette réunion de la formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail du comité social d’administration ministériel de la Jeunesse et des Sports s’inscrit dans un contexte social particulier, sur lequel nous ne nous étendrons pas ici ; nous vous renvoyons vers les déclarations FSU que nous avons faites lors des CSA ministériels la semaine dernière. Nous rappelons toutefois la nécessité d’investir massivement dans tous les services publics. Cela passe notamment par des recrutements : il faut des personnels de tous métiers, qualifié·es et formé·es, des soignant·es, des éducateurs-trices, des enseignant·es, des bibliothécaires. Il faut des moyens massifs pour l’école, la culture, l’éducation populaire, le sport et les vacances. Il faut des logements décents pour toutes et tous, du travail et des transports gratuits. Il faut donner les moyens aux associations de quartiers. C’est de tout cela dont nous avons besoin pour offrir à l’ensemble de la population de réelles perspectives d’avenir.
Dans le périmètre Jeunesse et Sports, vous connaissez notre demande d’un plan pluriannuel de recrutements massifs dans tous les corps. La dynamique initiée depuis notre arrivée à l’Education Nationale, avec un nombre de postes aux concours en augmentation, est à souligner. Mais il faut aller bien plus loin ! Vous savez que nous sommes passés de 8 000 agent.es à 4 500 sous l’ère des ministères sociaux, et que la pyramide des âges dans nos métiers promet de nombreux départs à la retraite très rapidement, et ce malgré les réformes délétères en cours (retraite).
Nous vous alertons régulièrement sur l’impact de ce sous-effectif sur les personnels. Nos conditions de travail se sont dégradées, nous sommes en difficulté pour mettre en œuvre les missions de service public J&S, nos métiers ont de moins en moins de sens et le nombre de collègues qui expriment une forme de mal-être au travail est important. Et puisque nous sommes en période de résultats des concours, nous vous demandons de recruter à la fois les lauréat.es sur listes principales mais aussi celles et ceux sur listes complémentaires (à ouvrir) et de proposer aux lauréat.es des concours tous les postes restés vacants à l’issue du mouvement.
Vous avez entendu nos alertes et répondu en confiant une mission d’accompagnement à l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), et nous allons aujourd’hui évoquer les suites à y donner.
Nous en profitons pour vous interpeler sur le fait que les personnels des régions qui ont été sollicitées sont toujours en attente d’une restitution. Du coup, l’enthousiasme et les espoirs suscités par cette mission ont à nouveau fait place à la résignation… De plus, cette mission n’englobait pas les personnels des établissements du sport, ni ceux de l’Administration Centrale, qu’il convient pourtant de prendre en compte dans le plan d’action.
Les propositions sur lesquelles nous allons échanger semblent aller dans le bon sens, mais il faut être conscient que la résolution des « irritants » qui pourrissent encore trop souvent le quotidien des agent.es est une condition nécessaire mais pas suffisante ! Nous l’avons également souligné lors des groupes de travail sur l’adéquation missions/moyens.
Il faut à la fois renforcer les effectifs mais aussi donner aux agent.es des objectifs professionnels stimulants, en adéquation avec leurs statuts, et qui ne se limitent pas à la gestion de dispositifs ou la résolution des dysfonctionnements liés au SNU.
Et en cas de difficultés, il faut pouvoir facilement trouver les interlocuteurs capables de résoudre les problèmes, ce qui est loin d’être évident ! Malgré les efforts de la DGRH pour préciser quelles sont les instances de dialogue social compétentes et qui sont les interlocuteurs en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail à solliciter, tout le monde est perdu ! C’est particulièrement vrai dans les régions pluri académiques. Ainsi, pour évoquer les politiques publiques, c’est l’instance de dialogue social « régionale » qui est compétente. Mais pour parler des problématiques des personnels, il s’agit des instances « académiques », mais elles ne sont pas les mêmes selon les corps des agent.es ou les problématiques à traiter : les personnels techniques et pédagogiques J&S ainsi que les inspecteurs J&S relèvent du CSA spécial académique de l’académie cheffe lieu, mais les personnels administratifs relèvent de l’académie où leur service est implanté. On se retrouve ainsi avec des collectifs de travail qui ne sont pas soumis aux mêmes règles en matière de temps de travail ou de rémunération (RIFSEEP), ce qui crée des tensions. Sans oublier les conseils médicaux qui relèvent de l’échelon « départemental » !
Il est urgent de revoir l’organisation du dialogue social et la cartographie des acteurs de prévention SSCT, en mettant de la cohérence dans le système.
Pour le reste, nos précédentes déclarations en CSA MJS restent valables.
Merci de votre attention.